22 mai 2012

Editorial for dummies


Cahiers editorial by Stéphane Delorme (Mai 2012) :
Faire une revue de cinéma n’est pas très éloigné du travail de programmateur. [..]
Défendre cinq ou six films par semaine, comme le font les quotidiens et les hebdomadaires, revient à annuler ce travail de programmation. Les films sont tous dans le même tas, tout se vaut. On se demande bien comment un lecteur peut s’y retrouver ! La mission de la critique est au contraire de choisir, de trancher, de conseiller ce qu’il faut voir en premier, ce qu’il ne faut pas rater. On vit un étrange moment, où à la peur de perdre de l’espace dans la presse (il faut bien justifier le nombre de pages pour sauver les pages cinéma) s’ajoute la peur de perdre le large public (il faut donc aimer les gros films) et la peur de « tuer » les petits films (qu’il faut forcément défendre…). La situation depuis le début de l’année devient dramatique : on a le sentiment que, sauf navet, tous les films sont défendus. Les Cahiers, par contraste, paraissent bien sévères. Cinq ou six films aimés par mois ! [..]
Le privilège du mensuel est d’arriver en premier sur les films et de proposer donc la première programmation. [..] Trop de films sortent, la situation devient absurde. À l’heure où les films restent deux semaines à l’affiche, il faut que la critique frappe fort et juste et assume son rôle de guide. Sinon les films importants ne seront pas vus. [..]
Cette politique, puisque c’en est une, va de pair, aux Cahiers, depuis trois ans, avec le refus de suivre la loi perverse de « faire écrire celui qui aime le plus le film ». La générosité excessive de cet axiome fait que, sauf navet, on trouve toujours quelqu’un ! Aujourd’hui, le rédacteur en chef décide, après discussion de la rédaction sur les films, comment ceux-ci seront « traités » et programmés dans la revue. Lorsqu’un film divise (comme le Hong Sang-soo d’ailleurs ce mois-ci), il faut trancher. Et s’il n’y a pas de film, il n’y en a pas. [..]
Editors at Film Comment ("We will put every films in a random top10, one way or another") and Sight and Sound ("EVERY film of month reviewed") should read this and learn what is the role of the editor of a niche film magazine! (Maybe that's why Cahiers publishes online its editorial every month, and these other two English-languages magazines don't, because they aren't proud of them)
And Cahiers is a niche magazine in a country where the market is NOT dominated by Hollywood products at a level of 80 to 95%... 

Now,  I don't necessarily agree with Delorme's position for the month of may, but the principle he highlights is undeniable when you want to generate high standards in film culture and higher aspirations for your readers.
I even welcome his discarding of the old "Cahiers tradition" to let the one who likes the film the most write up the blissfully blind positive review. Because this isn't criticism, it's more like turning film reviewing into a subservient branch of film marketing.

The cliché is that the weeks before Cannes, the distribution is lackluster because all the critics are in Cannes. Is it always true?
I agree with singling out Hong Sang-soo's The Day He Arrives, which is of course one of the best film of the year (or last year in première timeline). But there are others, enough to fill up the highlight pages of a monthly magazine.

Notable titles for May 2012 distribution in France (from a total of 58 films) :
  • The Day He Arrives (Hong Sang-soo)
  • Moonrise Kingdom (Wes Anderson)
  • Barbara (Christian Petzold)
  • Miss Bala (Gerardo Naranjo)
  • 11 flowers (Wang Xiaoshuai)
  • Walk away Renée (Jonathan Caouette)
  • La Rizière (Xiaoling Zhu)

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